Âme téméraire et courageuse.

« Pour aboutir à cette quête, il faut passer par là. »
Aujourd'hui, ill était infernal, le temps qui s'était abati brutalement et il n'y a pas si longtemps que cela sur ces terres. Il pleuvait de grosses averses de pluie froides et douloureuses. Le vent soufflait terriblement en rafale, violent et meurtrier pour les choses légères ou à échelle petite. Le tonnerre grondait et les éclairs se dessinaient dans ce ciel noir, brumeux et sinistre. Des feuilles, des brindilles, des branches légères ainsi que d'autres choses tournoyaient dans ce paysage lugubre et chaotique. Téméraire et solitaire, un étalon mature à la robe alezane se trouvait ici malgré les intempéries désavantageuses, il était à la conquête de ce nouveau monde dont il avait entendu parler. Cet étalon s'appelait Magma et il n'était pas connu encore vu qu'il errait depuis peu ici. Certaines personnes le connaissaient d'apparence, mais son nom restait un mystère. Ses fines oreilles étaient plaquées contre sa nuque, elles étaient protégées de ce souffle strident et piquant par sa crinière blonde et abondante qui recouvrait son encolure massive qui était positionnée basse, arquée à cause de cette pluie. Sa marche était lourde, difficile et lente, martelant brutalement le sol mouelleux et boueux de cette terre. Ses muscles roulaient à la suite de ses mouvements et sa robe était mouillée entièrement, perlant des gouttes de pluie. Sa vision était catastrophique, du à la pluie qui faisait comme un voile et à la brûme qui s'était posée sur ce lieu. Magma ne savait où il se dirigeait réellement mais ce qu'il savait, c'est qu'il marchait vers le nord. Il était à contre sens du vent, ce qui lui facilitait un peu le mouvement de ses pas. Sa longue queue jaunâtre était la seule qui suivait le rythme du vent. Sous ses sabots, il sentit que le sol s'élevait petit à petit, il allait avoir affaire à une pente qui devenait de plus en plus raide. C'était avec difficulté qui se mit à l'arpenter, courageux ayant l'âme d'un aventurier, l'atout qu'avait Magma pour faire cela. Ses foulées étaient raccourcies, petites et lentes. De temps en temps, il mit son poids sur ses postérieux, faisant un bond pour se redonner du mouvement, de l'impulsion. Il s'engouffrait lentement dans une grotte obscure, sinistre sans se soucier. Il sentait la pluie cessée et il s'arrêta. Il prit conscience qu'inconsciemment, il avait trouvé un abri.

La fatigue du poulain l'avait mené dans les profondeurs des rêves et de l'inconscience. Au fond de la grotte, dégoulinant de plus, il avait passé toute sa journée à trouver ce chemin qu'Adam avait parlé. Le souffle court, il revoyait la mort de ses parents, cherchant désespéremment à se souvenir du visage de leur agresseur. Soudain des bruits se firent entendre et il sursauta. D'un bon il fut sur ses pieds et son regard dur se posa dans celui qui venait d'arriver.

À l'abri de ces averses de pluie et de ce vent violent, l'étalon alezan s'ébroua pour remettre poil et crin dans le bon sens. C'est ainsi que son regard mystérieux se projecta sur un étalon cuivré au fond de la grotte qui l'observait avec ce regard dur. Magma se posa des questions sur le regard de ce jeune étalon qui était porté sur lui. Avait-il fait quelque chose de mal ou enfreindre une loi ? Il n'avait pas le souvenir d'un mauvais comportement et il souffla. Ses yeux se perdirent dans ceux de l'étalon, essayant de comprendre sans y arriver forcément. L'étalon se lassa, il déporta son regard sur l'extérieur. Il s'avança vers la parroi de gauche, il mit tout son poids sur ses flancs pour reposer ses membres douloureux. Son regard ne croisa pas l'étalon, il était porté sur les objets qui tournoyaient dans le paysage.

Je restai un moment silencieux. Mon regard posait sur l’inconnu. Le fracas de l’orage fit soudain frémir ma peau et d’un bond prodigieux je me lève enfin, franchissant le court espace qui me séparait du mâle devant moi. La bouche ouverte, je mordis l’air, menaçant l’inconnu. Mon regard plongé dans le sien le foudroyait de mes pupilles enflammées. Je n’avais aucune envie de voir quelqu’un. Je n’avais jamais eu envie de voir quelqu’un. Et ce jour est identique aux autres, je n’ai pas changé. Et je tuerai n’importe qui, n’importe quoi jusqu’à ce que je décide que je sois venger du crime de mes parents !