HISTOIRE

Il était une fois, des terres dévastées par la haine et la colère. La famine et la déshydratation avait rendu les chevaux malades, à moitié fou, haineux et colériques. Le monde était condamné à une fin certaine. Une fin chaotique. Baignaient dans les pleurs des plus jeunes et des mères, voyant un avenir noir et incertain pour leurs progénitures. Les mâles ne savaient que se battre, violer les juments à la recherche d’un peu de tendresse. Cette tendresse qui s’éteignait petit à petit. Douce flamme vacillante, menaçant de s’éteindre, faisant mine de céder aux caprices d’un vent ténébreux. Les terres étaient recouvertes de la sueur des mâles, des pleurs et du sang des plus faibles. Les rivières n’étaient plus faites d’eau pure et fraîche, elle laissait couler le sang des morts vers une mer noire, s’étendant à l’horizon, le soleil n’osant même plus étendre ses fins rayons.
C’est alors que jaillit des profondeurs un étalon blanc nommé Adam. À ses côtés, une jument noire comme la nuit, recouvrait les terres désertiques de son regard de braise, elle, se nommait Ève. Leur regard, tourné dans la même direction. Pointant de leurs doux naseaux veloutés les montagnes tranchantes qui formaient une barrière naturelle avec le monde extérieur. Les mâles arrêtèrent de combattre. Les juments se tournaient vers les deux protagonistes une lueur d’espoir nouvelle étincelait leur prunelles. Même les poulains avaient arrêté de pleurer, troublés par ce calme soudain.
Quand l’étalon fut sûr que tout le monde était attentif. Il se mit à parler. Sa voix grave et ténébreuse faisait vibrer la terre. Un chemin fleuri se dessina tendit qu’il parlait, se dirigeant vers ces montagnes obscures.

Soudain, alors que tout le monde se tournait vers le chemin fleuri, les yeux grossis de stupeur et d'émerveillement, des oiseaux volèrent dans des cris perçants, s'envolant vers les montagnes de leur vol magestueux. La jument s’avança alors et de sa voix gaie enjouée annonça avec fierté :

C’était le signal. Un étalon noir prit la tête, s’aventura dans le sentier avec méfiance. Un autre le suivit alors et bientôt tous les chevaux se mirent en route vers les montagnes aux pics sanglants…